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Caractérisation génomique et fonctionnelle de la diversité des plantes et animaux domestiques comme clé de voûte de l’agroécologie : du génome au phénotype

Le changement climatique en cours aura un impact considérable sur les conditions environnementales et affectera donc négativement l’agriculture de plusieurs manières, allant de la disponibilité en eau ou en intrants à la modification de la répartition des ravageurs ou des maladies. Une piste pour faire face aux contraintes du changement climatique, tout en répondant aux objectifs de l’agroécologie, est de caractériser efficacement, avant son exploitation en sélection, la diversité génétique inexploitée, stockée et disponible dans les collections ex situ et in situ. Ceci sera conduit pour les espèces animales (lapin, abeille, truite, poulet, porc, chèvre, mouton, bovins…) et végétales (blé, maïs, tournesol melon, choux, navet, abricotier, pois, fèverole, luzerne, tomate aubergines, pommier, cerisier, pêcher, vigne…) majeures de l’Agriculture Française. Il a été largement démontré qu’au cours des derniers millénaires de domestication et siècles de sélection, seule une fraction réduite de la diversité génétique disponible dans le monde a été largement exploitée pour ces espèces animales et végétales d’intérêt, ouvrant la nécessité de réintroduire de la diversité rare (ex : population locale), ancienne ou sauvage dans les schémas de sélection pour faire face aux enjeux du changement climatique et de la transition agroécologique.

Pour atteindre cet objectif, à partir d'une collection de 20 476 et 7 466 accessions des espèces végétales et animales précédentes, le projet AgroDiv sera organisé en six axes de travail

  • collecter et échantillonner les accessions sélectionnées à associer à des données de passeport fournissant toutes les informations nécessaires à leur authentification ;
  • décrypter cette diversité génétique grâce aux méthodes de génotypage et de séquençage les plus avancées, pour fournir, à une échelle sans précédent, des variants génétiques les caractérisant ;
  • développer des moteurs de recherche conviviaux et des méthodes d'intégration multiomiques pour filtrer rapidement et efficacement les données des collections et des essais sur le terrain afin d'évaluer « fonctionnellement » les accessions ou les populations d'intérêt à mobiliser dans les futurs systèmes alternatifs et schémas de sélection ;
  • optimiser et développer les outils nécessaires pour explorer la diversité disponible par des approches de génétique des populations (à partir des données de génotypage) et de pangénome (à partir des données de séquence de génomes) ;
  • explorer la diversité phylogénétique disponible dans les collections pour caractériser les régions génomiques fonctionnelles clés, soit à l'échelle du génome entier, soit à l'échelle de loci spécifiques ;
  • transférer ces connaissances acquises sur la diversité génétique de chaque espèce étudiée dans une approche de recherche translationnelle afin d'exploiter tout allèle-gène-marqueur d'une espèce à l’ensemble des espèces pour lesquelles le trait ciblé présente un intérêt.

Le projet utilisera et développera ainsi des approches de génomique et de génétique de pointe pour caractériser en profondeur le matériel biologique et évaluer leur valeur potentielle pour une utilisation future dans une perspective de transition agroécologique et de changement climatique.
Ce projet a vocation à générer des connaissances et un cadre d’analyse général, via des données et des méthodes qui seront distribuées le plus largement possible à la communauté scientifique pour pérenniser ces recherches en suivant les principes FAIR et les règles de l’Open Science.

Pour cela, le projet AgroDiv repose sur un consortium unique de 191 spécialistes reconnus en génétique, génomique, biostatistiques et bio-informatique issus de quatre instituts de recherche, INRAE, CNRS, IRD, Inria (ainsi que via les Unités Mixtes de Recherche, les Universités, le CEA, le CIRAD, AgroParisTech et l’Institut Agro Montpellier) et travaillant aussi bien dans le domaine animal que végétal.

 

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Siegfried Dubois (INRAE, UMR 1388 - GenPhySe - Cytogene) : Développements méthodologiques pour l’étude de la variabilité génétique des populations animales.

Nina Marthe (IRD, UMR 233 - DIADE - Dynadiv) : annotation des graphes de pangenomes.

Jeong Ko (INRAE, UMR 0875 - MIA-T – SaAB) : Intégration de données multi-omiques appariées à grande échelle.

Arthur Durante (INRAE, UMR 1388 - GenPhySe – GENEPI) : Adaptation de l’élevage de porc au changement climatique - évaluation de l’architecture moléculaire de l’adaptation à la chaleur par séquençage et épigénotypage.

PUBLICATIONS

HAL : Dernières publications

  • [hal-04593233] Analyse de la spécificité des associations génétiques dans les études multi-population

    Les études d'association génomique (GWAS) sont un outil essentiel pour comprendre la relation entre les variants génétiques et les phénotypes complexes dans les populations humaines ainsi que dans les espèces agricoles. La structuration de population pour les animaux d'élevage est la conséquence des forces évolutives mais également d'une forte sélection anthropique, conduisant à des races hautement spécialisées répondant à divers besoins. Cette forte structuration génétique doit être correctement prise en compte dans un GWAS pour éviter la détection de faux positifs. À ce jour, peu d'études ont évalué l’impact conjoint d’une forte structuration multi-population et du choix du modèle sur les résultats d'un GWAS. Pour combler ce manque, nous considérons le cas d'un GWAS dans trois races porcines pour l'expression d'un seul gène, HUS1, en utilisant les données de séquençage en génome entier du chromosome 18. Nous avons spécifiquement évalué l'impact du choix d'un modèle linéaire en utilisant un modèle avec ou sans un effet fixe de race et/ou effet aléatoire lié à l'apparentement génétique des animaux. Nous étudions alors le nombre et la similarité des associations détectées. Également, nous avons étudié l’impact des fréquences alléliques spécifiques à une race sur des associations génétiques globales ou spécifiques à une race. Comme attendu dans ce contexte, nos résultats privilégient l’utilisation du modèle linéaire mixte classique qui utilise l'apparentement comme effet aléatoire. Nos résultats soulignent également la nécessité de développer de nouveaux modèles mieux capables de distinguer les associations génétiques spécifiques à une population de celles partagées par plusieurs populations.

    ano.nymous@ccsd.cnrs.fr.invalid (Jeong Hwan Ko) 29 May 2024

    https://hal.science/hal-04593233

 

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Voir aussi

Date de modification : 25 juillet 2024 | Date de création : 30 août 2023 | Rédaction : AgroEcoNum